Cloudwatt, nouvel acteur du cloud francais

By Corentin Béchade, StorageNewsletter

Soutenu par la Ministre déléguée chargée des PME, de l’Innovation
et de l’Économie numérique, Fleur Pellerin, par Orange Business Service et par le Groupe Thalès,
Philipp Starck, PDG du groupe Thalès a présenté le projet
Cloudwatt.

   Fleur Pellerin

Parti du constat que la France, et plus largement l’Europe, ont raté leur investissement dans les cycles majeurs de l’informatique,
Cloudwatt, profite de l’avènement du cloud pour entreprises afin de tenter de s’imposer comme l’acteur français dans le domaine.

Vu comme un “un enjeu essentiel pour le modèle numérique
français” par Fleur Pellerin, le cloud computing est
aujourd’hui un facteur de croissance affichant un taux de
+35% sur l’année 2011-2012. C’est pourquoi le gouvernement soutient deux projets
d’envergure à hauteur de 225 millions d’euros chacun, Cloudwatt et
Numergy.
Ainsi la France espère motiver la concurrence dans ce secteur de
l’industrie et “éviter l’hégémonie technique et
culturelle” des services américains tels que Google et Amazon.

Mais comme répond Samir Koleilat dans cinq questions posés aux initiateur du projet, est-ce que ce budget sera suffisant pour “se mesurer aux mastodontes du marché mondial capables eux, d’investir des milliards de dollars?“

Pour Patrick Starck, c’est une “une révolution et une chance
pour le marché européen“. La fondation d’un tel projet
soutenu par le gouvernement permet de “redistribuer les cartes“
et de créer une entreprise avec la capacité de réaction
d’une jeune pousse. Partant d’une feuille blanche, l’entreprise n’a
pas de véritable héritage technologique et veut ainsi “se tourner vers
l’avenir.

Ce projet vise tous les professionnels, les TPE commes les grandes
entreprises. L’offre se veut modulaire pour coller aux besoins de
ses clients à la hausse ou à la baisse. Starck décrit Cloudwatt
comme un ‘pur acteur’ du cloud computing, c’est-à-dire offrant
une granularité dans l’offre et une facturation à la demande. La commercialisation
repose sur un modèle hybride, à la fois au travers d’un réseau de
partenaires et d’une d’une interface e-commerce.

Mais l’offre de Cloudwatt reste imprécise: pas de tarifs
données, seulement une date, fin 2012, pour le lancement effectif du
projet. On sait seulement que les données des clients seront
hébergées dans les data centers d’Orange à
Val-de-Reuil, en Normandie, et que l’architecture se reposera autant que possible
sur des solutions open-source, tels qu’Open–Stack
dont Cloudwatt est ‘corporate-partner’.

Numergy fait état d’un premier client
avec le groupe Success.

Même si, d’après le baromètre
Cloudwatt mené par TNS / Sofres, les trois-quarts des entreprises françaises
privilégieraient une solution nationale pour leur hébérgement
cloud, l’offre francaise manque encore de visibilité et, dans un
marché déjà saturé par les solutions américaines, Cloudwatt se
doit de frapper fort pour se faire connaître en France et plus
largement en Europe.

L’Etat francais, Thalès et Orange semblent découvrir le marché français du cloud qui comporte pourtant déjà actuellement pas loin d’une centaine de sociétés. Comme le dit encore Samir Koleilat: “Une vingtaine d’entreprises françaises spécialisées, plus expérimentées et qui avaient déjà une longueur d’avance, étaient mieux placées pour relever le défi d’un cloud souverain français“

Etant donnée la teneur des informations, ces deux coûteux projets francais ne semblent en rien se différencier de l’actuelle concurrence nationale.